@attia_salome                                                                                                                              @Salomeattia21

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Les femmes agnostiques ou les femmes humanistes non-alignées, bien que courtisées tant par les féministes que par les antiféministes pour accroître leur nombre, se sont attirées le dédain et la méfiance des deux groupes. 

En effet, les féministes les tiennent pour des « briseuses de grève et des opportunistes qui bénéficient de l’œuvre des féministes sans y contribuer en rien, voire en la méprisant » : ce sont, par exemple, les femmes du monde universitaire qui acceptent leur poste de titulaire comme partie du résultat du travail des féministes, qui se définissent comme des représentantes du pouvoir des femmes, mais qui sont également promptes à se dissocier des études « uniquement » féministes (« Moi, j’enseigne Milton »).

Ces femmes, les antiféministes les perçoivent comme des lâches et des profiteuses qui bénéficient de la protection des hommes quand ça les arrange, mais sinon s’en débarrassent DE MANIÈRE FLAGRANTE. Ce sont aussi, par exemple, les épouses insatisfaites qui ont des revendications féministes en matière de maison, de garde d’enfants et de liberté sexuelle sans revendications de responsabilité en parallèle. Toute leur énergie est canalisée dans l’ethos concurrentiel de LA BEAUTÉ PHYSIQUE.

Elles se parent et se mettent sur le marché EXACTEMENT À LA MANIÈRE d’une pin-up des années 1950, ronchonnent contre la nullité des hommes, mais estiment les autres femmes et elles-mêmes incomplètes sans une liaisons avec un homme.

Les femmes non-alignées sont gênées par le comportement outrancier ou agressif des féministes radicales, qu’elles rejettent en tant qu’amazones peu séduisantes à l’esprit masculin. Les antiféministes, dont la réthorique les amuse et qu’elles tiennent pour des fanatiques religieuses ignorantes ou simplement serviles, sont - selon elles - tout aussi méprisables. La neutralité « raisonnable » des humanistes non-alignées est jugée tout aussi traîtresse par les converties de Droite ou de Gauche.

  Crédit : "La source de l'amour-propre" , Toni MORRISON.

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