• La négrophobie

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    Elle influence notre façon d'être @attia_salome                                                                                                                             La Lombardie appelle aux secours @Salomeattia21

     

     

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    En ce jour commémoratif (10 mai) du souvenir de l'esclavage et de son abolition, il m’apparaît opportun, en tant que femme noire et ancienne étudiante en Histoire, de démontrer, en ayant l'estomac noué, comment et pourquoi l'esclavage - ce crime contre l'humanité - a, insidieusement et à large échelle, contribué au triomphe de la négrophobie.

     

     

    En effet, si comme moi, malgré tout et malgré nous, de nombreuses personnes noires continuent de subir, aux quatre coins de la planète, des "dérapages" racistes et, impuissantes, voient d’autres Noirs être insultés et tués pour la seule et unique raison d’être noirs, ce n’est pas un hasard. 

     

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    Ce jeune homme noir a été abattu, le 8 mai 2020, par deux hommes blancs sympathisants du Ku Klux Klan (un père et son fils) au fusil de chasse (plus de 20 balles dans le corps) qui, après les faits, ont expliqué à la police qu'il était en train de cambrioler leur maison, plutôt que d'appeler la police.

     

     

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    Cette jeune femme noire, âgée de 28 ans au moment des faits, a été tuée hier (mercredi 13 mai 2020) par 8 balles par la police raciste américaine, à l'intérieure de sa propre maison, dans son sommeil. Aujourd'hui (jeudi 14 mai 2020), aux États-Unis, une autre femme noire s'est fait abattre par la police alors qu'elle était enceinte et ne faisait que se rendre à son domicile.

     

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    Les peines, les tortures et les crimes qui ont été commis - et qui continuent de l'être - sur les Noirs sont toujours une source de plaisanterie chez certaines personnes qui ne réalisent pas - par désintérêt ou par approbation - la gravité des faits.

     

     

    En complément de ce que Kly @_klyklyy (compte Twitter) a expliqué sur #LeCodeNoir, sur ses lois punitives, outrageuses et inhumaines, je tiens à rendre compte du fait que le lourd passé esclavagiste et colonial des États européens (mais pas que) et le racisme scientifique du #XIXe siècle ont créé : 

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    Le racisme ordinaire dont souffrent encore et, je crois, continueront de souffrir les Noirs dans les siècles à venir si un sérieux travail sur les mentalités n’est pas fait, est la conséquence de l’écriture et de la vision européocentrées et évolutionnistes de l’Histoire au XIXe siècle. 

     

    Par les conquêtes, les missions et les sociétés coloniales, le XIXe siècle est, je vous le dis, le siècle des injures faites à l’Homme, à ses droits et à son intelligence. La colonisation de l’Afrique a nourri les imaginaires de mythes et de préjugés sur ses populations subsahariennes.

     

    Il y a en fait délibérément eu, au XIXe siècle, dans les sciences humaines et dans les sciences dures, une aspiration pour la pensée racialiste qui avait été autrefois établie par les 1ers explorateurs musulmans et portugais du MoyenÂge et du XVIIe siècle et donc, un héritage. 

     

    Cette ancienneté a contribué à faire des préjugés sur l’Afrique et sur les Noirs des états de faits. L’image d’une Afrique sauvage habitée par des hommes monstrueux et la connotation péjorative associée au noir en opposition au blanc étaient donc déjà bien ancrées en Occident.  

     

    À l’origine, le mot "noir" vient du latin "niger" et désigne simplement la couleur noire. Dans la Rome antique, les hommes noirs pouvaient être libres et symboliser la richesse, la noblesse, la beauté et on parlait de "Maures" d’Afrique, en référence à la couleur des mûres.

     

    Ce n'est réellement qu'à partir du MoyenÂge donc, après les premières rencontres entre l’Afrique et le reste du monde - ou plutôt, après les premières rencontres du reste du monde avec l’Afrique - que les mentalités sur l'Afrique et les Noirs ont commencé à changer dangereusement. 

     

    Dans les imaginaires, le blanc était équivaut à la pureté et à la virginité tandis que le noir renvoyait directement au péché et au Mal. Le christianisme a d'ailleurs grandement renforcé cette association entre l’individu noir et le mal, "le grand cavalier noir" désignant Satan. 

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    À partir de 1650, avec la traite esclavagiste, le mot "noir" se confondait avec le mot "#nègre". Ce mot venu du Portugal ne désignait plus une couleur mais un statut social... tout en bas de l’échelle. Avec l’économie sucrière, les Noirs étaient capturés et troqués sur les côtes. Rendez-vous compte.

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    Puisque, dans les imaginaires, le blanc est maître tandis que le noir est nègre donc, esclave, les Noirs étaient longtemps - ni plus ni moins - considérés comme du bétail. Rien qu'à imaginer autant d'atrocités, ces scènes de marchandisation d'êtres humains, cela me donne la nausée. C'est immonde... impardonnable.

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    Et il faut savoir qu'aujourd'hui encore, la vente d'esclaves existe toujours. En Libye, pour ne citer qu'un exemple, des migrants sont vendus comme esclaves par leurs passeurs ! C'est gravissime. 

     

    En 1732, on pouvait même lire dans le dictionnaire «"Nègre" : esclave noir vendu sur le marché». En 1740, le mot "noir" entrait dans le dictionnaire comme synonyme de "nègre". L’expression "travailler comme un nègre" signifiait travailler comme un esclave d’origine africaine (sous-entendu, africain subsaharien donc, noir). 

     

     

    Il faut savoir que la majorité des enseignants-chercheurs universitaires et des maîtres-penseurs du XIXe siècle se sont attachés à ces postulats qui visaient à absolutiser les différences entre l'Europe et l'Afrique mais aussi entre ce qu'ils appelaient "Afrique blanche" et "Afrique noire". 

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    Derrière ces expressions, il y a avait l'idée selon laquelle le Sahara constitue, selon eux, une barrière infranchissable entre ces deux parties du sol africain. Dès lors, les populations d'Afrique subsaharienne étaient perçues comme des êtres sauvages qu'il faut éduquer.

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  • Révisions constitutionnelles

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    Définition "Constitution" : 

    La Constitution est un ensemble de textes juridiques qui définit les différentes institutions composant l’État et qui organise leurs relations. 

     

    Une Constitution écrite est généralement organisée en plusieurs parties appelées titres, eux-mêmes divisés en articles et alinéas. Elle peut comporter également une charte des droits fondamentaux.

     

    Quelle que soit sa présentation et son contenu, la Constitution est considérée comme la règle la plus élevée de l’ordre juridique de chaque pays.

     Garantir à chacun le respect de ses droits : la Constitution est nécessaire pour garantir les droits fondamentaux des citoyens. Elle pose, par exemple, le principe de l’égalité des citoyens devant la loi, fait du suffrage universel la source de la légitimité et accorde à chacun le droit de faire entendre sa cause devant un tribunal indépendant. Elle permet ainsi d’écarter l’arbitraire en donnant à tous les citoyens la possibilité de connaître les différents organes de l’État. 

     

     Définir les différents organes de l’État selon le principe de la séparation des pouvoirs : la Constitution organise les pouvoirs publics composant l’État en séparant le législatif, l’exécutif et le judiciaire afin de permettre l’équilibre des différents pouvoirs. Dans ce cadre, la Constitution définit les compétences des différents organes de l’État et la manière dont ils sont désignés ; règle les rapports entre les pouvoirs, en leur donnant la possibilité de se contrôler mutuellement ; fixe la répartition des compétences sur l’ensemble du territoire en définissant l’organisation de l’État, qui peut être unitaire et centralisé ou fédéral. 

     

    En l’absence de Constitution, c’est la coutume qui définit le cadre général de l’organisation de l’État. Le Royaume-Uni, qui n’a pas de Constitution écrite, fait en la matière figure d’exception. Aux termes de l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. » Dans une telle situation, les risques de gouvernement arbitraire sont importants.  

    ❖  

     

    À la différence des États-Unis, qui disposent de la même Constitution depuis 1787, la France a connu des constitutions très différentes dans leur contenu et dans leur présentation. On peut citer, par exemple :

    ➥ La première Constitution, élaborée en 1791, qui définissait à la fois les droits fondamentaux, énoncés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, et les différents organes de l’État ;

    ➥ Les 3 lois constitutionnelles instituant la IIIe République en 1875 qui ne comportaient aucune référence aux droits fondamentaux ;

    ➥ La Constitution de la Ve République s’ouvre par un préambule proclamant l’attachement du peuple français aux droits de l’homme et au principe de souveraineté nationale, qui s’est enrichi en 2005 des droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement, adoptée en 2004 par le Parlement. La Déclaration de 1789 et le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 lui ont été associés et ont acquis, en 1971, une valeur constitutionnelle.

     

     

     

     

     

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  • "Traité d'athéologie" (2005)

       Traité d'athéologie

     

                         (2005)

                 Michel ONFRAY 

    ❖ 

     Le Traité d'athéologie est un ouvrage sur l'athéisme écrit par Michel Onfray, publié en 2005 aux éditions Grasset.

     

    « Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l'intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d'un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l'obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l'au-delà, l'ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l'épouse et la mère, l'âme et l'esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré... »

    — Michel Onfray, extrait du Traité d'athéologie, 2005, Grasset.

     

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    Réception de la critique : 

    Le succès médiatique du Traité d'athéologie a conduit à faire penser que la question de la religion était centrale dans la pensée d'Onfray, voire qu'Onfray était avant tout un théoricien de l'athéisme. Si Onfray est athée, c'est la défense de l'hédonisme qu'il met d'abord au cœur de son travail. Le Traité d'athéologie avait été écrit en 2005 suite aux débats qui avaient suivi la parution de son ouvrage Féeries anatomiques dans lequel il remettait en question les a priori chrétiens dans le domaine bioéthique.

     

    Matthieu Baumier avec L'Anti-traité d'athéologie, préfacé par Régis Debray et Irène Fernandez (philosophe et théologienne) avec Dieu avec esprit. Réponse à Michel Onfray ont publié des réponses au Traité d’athéologie. Ces ouvrages ont été bien reçus par le quotidien catholique La Croix, qui souligne le catalogue de raccourcis, d’approximations, d’amalgames, de contresens sur le christianisme qu’est le Traité d’athéologie. Pour le journaliste François Busnel de L'Express, ces deux ouvrages sont en revanche très décevants : Son Traité d'athéologie a ulcéré les tenants des cultes monothéistes — qui, d'ailleurs, n'ont toujours pas répondu autrement que par l'insulte ou l'idéologie : lire, si l'on y tient, sur ce sujet les deux très décevants ouvrages de Matthieu Baumier, L'Antitraité d'athéologie, Presses de la Renaissance, et d'Irène Fernandez, Dieu avec esprit, Philippe Rey.

     

    Le Traité d'athéologie, vendu à plus de 220 000 exemplaires, a clairement montré un regain d'intérêt, en France, en 2005, pour les questions d'athéisme. Le succès médiatique du Traité d'athéologie fait écho à celui d'autres livres athées publiés en anglais à la même époque, et qui ont été des très grands succès de publication, tels que The God Delusion de Richard Dawkins, Breaking the Spell: Religion as a natural phenomenon de Daniel Clement Dennett, The End of faith de Sam Harris ou God is not great: How religion poisons everything de Christopher Hitchens. Le succès éditorial de ces publications, particulièrement dans le monde anglophone, conduit certains athées à penser qu’ils doivent être, en tant que citoyens, plus revendicatifs sur leurs droits à ne pas croire en une religion, à défendre la séparation des Églises et de l’État devant les menées des mouvements fondamentalistes (aux États-Unis), et doivent donc à cette fin être plus actifs en tant que mouvement. 

    Source Wikipédia 

     

    Où l'acheter ? :  

     ➥ https://www.livredepoche.com/livre/traite-datheologie-9782253115571 à 7,90 €

    ➥ https://www.grasset.fr/livres/traite-datheologie-9782246648017 19,90 € (physique), 6,99 € (numérique)

    ➥ https://livre.fnac.com/a1850675/Michel-Onfray-Traite-d-atheologie 7,90 €

    ➥  

     

     

    À propos du “Traité d’athéologie” de Michel Onfray : 

    Le P. Maurice Morand, professeur de théologie dogmatique au Centre d’Etudes Théologiques de Caen réagit au dernier livre de Michel Onfray. Pour lui, le “Traité d’athéologie” véhicule une conception paradoxalement théologique de la science en laissant de côté, entre autres, tous les apports de l’exégèse moderne. 

    “Le symbole donne à penser” affirmait un jour un philosophe parmi les plus marquants de notre époque (Paul Ricoeur “Finitude et culpabilité”). Une philosophie doit “donner à penser” et pas seulement comme le fait un symbole, mais au sens où elle doit inviter à plus d’intelligence et de raison , à en savoir davantage sur le monde et sur l’homme. Que nous “donne à penser” le récent “Traité d’athéologie” de Michel Onfray ? (Michel Onfray “Traité d’athéologie”, Paris, Grasset, 2005).

     

    Pour notre part, nous aurions préféré éviter de prendre le risque d’interroger cet ouvrage à succès s’il n’était pas perçu un peu partout dans les milieux chrétiens avec inquiétude, comme une menace, comme une agression incompréhensible, sinon comme une forme de persécution. 

     

    Comme il se présente à la manière d’un traité de philosophie, c’est sur ce qu’il apporte vraiment à l’intelligence contemporaine que nous souhaitons le questionner. Sans craindre si le besoin se présente, de “déconstruire” la “déconstruction”, dont il se réclame.

     

    Comment réagissez-vous au livre de Michel Onfray : “Traité d’athéologie”, à son titre d’abord ?

    Il nous faut commencer par remercier clairement M. Onfray : il nous rappelle avec grande conviction la place que tiennent les religions du Dieu unique dans notre monde. Nous pourrions être tentés de penser, devant les églises qui se vident, que le christianisme a fait son temps. Voici un philosophe qui heureusement nous réveille en nous assurant justement du contraire. Le fait chrétien mérite bien qu’on lui prête attention. Ceci mérite d’être souligné.

    Le titre du livre surprend le lecteur. Il ne s’agit pas du tout comme on pourrait le penser spontanément d’un exposé sur l’athéisme et ses options fondamentales, métaphysiques ou non. Il s’agit bien plutôt d’un discours sur le discours et le fait monothéistes. Mais l’auteur pouvait-il dire : “Traité de monothéistologie” ? Cela aurait été plus exact sans doute, mais personne n’aurait rien compris et n’aurait eu envie de lire de la monothéistologie.

    Que nous propose ce “traité” ? Avant tout un travail de “déconstruction” de ce que les croyants au Dieu unique, juifs, chrétiens et musulmans affirment. Si c’est bien à un travail de “déconstruction” qu’il invite, c’est parce que selon l’auteur, ce qu’ils croient est “construit”, ou encore inventé. Ce n’est pas Dieu qui a créé l’homme, c’est l’homme qui a inventé Dieu : nous retrouvons le grand principe de toutes les critiques athées de la religion. Ce qui est nouveau, c’est la “déconstruction” particulière censée justifier le principe.

    La “déconstruction” de M. Onfray fait pour une part, appel aux sciences humaines, mais en réalité surtout à la philosophie. En effet, la philosophie préside – il le reconnaît lui-même – au travail de déconstruction : “Au delà de ce Traité d’athéologie liminaire, la discipline suppose la mobilisation de domaines multiples : “psychologie et psychanalyse (envisager les mécanismes de la fonction fabulatrice), métaphysique (traquer les généalogies de la transcendance), archéologie (faire parler les soles et les sous-sols des géographies desdites religions), paléographie (établir les textes de l’archive), histoire bien sûr (connaître les épistémés, leurs strates et leurs mouvements dans les zones de naissance des religions), comparatisme (constater la permanence de schèmes mentaux actifs dans des temps distincts et des lieux éloignés), mythologie enquêter sur les détails de la rationalité poétique), herméneutique, linguistique, langues (penser l’idiome local), esthétique (suivre la propagation iconique des croyances… Puis la philosophie, évidemment, car elle paraît la mieux indiquée pour présider aux agencements de toutes ces disciplines” (p.34)

    Si l’on y réfléchit, une première interrogation ne manque pas de venir à l’esprit : que signifie ce statut de privilège accordé à la philosophie ? Est-ce que l’auteur accepte de respecter la spécificité des démarches scientifiques des sciences humaines auxquelles il a recours ? Est-ce qu’on ne risque pas d’assister à une prise de pouvoir de la philosophie qui va s’arroger le droit de statuer du vrai et du faux y compris dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence ? D’où, à la lecture, le sentiment d’un impérialisme de la philosophie exercé sur les autres sciences. Le cas est tout à fait frappant, comme nous le verrons, pour ce qui concerne les origines du christianisme.

    Le problème est sensible : M. Onfray, ne ferait-il pas jouer à la philosophie le rôle que les théologiens ont voulu jadis assigner à la théologie : celle de présider à la hiérarchisation des savoirs ? On sait ce qui est arrivé dans le passé : à la Renaissance, le procès des cardinaux théologiens contre Galilée, et plus tard, la querelle de l’Évolutionnisme… Pour les théologiens contemporains, en leur immense majorité, ceci est désormais bien acquis : dans leurs méthodes et leurs objets, les sciences ont à rester indépendantes de la théologie comme de la philosophie. Ce principe paraît tout à fait battu en brèche dans le Traité d’athéologie. M. ONFRAY a-t-il autre choser qu’une conception étroitement “théologique” de la science ?

     

     

    Tout athéisme est-il condamnable ?

    Dans le passé, il y a eu des condamnations dans l’Église de systèmes de pensée athée Sur cette question, on peut se reporter à l’exposé éclairant de W. Kasper, “Le Dieu des chrétiens” (Cerf, 1985,p. 80-108) : ce fut le cas du communisme entre les deux guerres. Mais telle n’est pas actuellement l’attitude de l’Église. Dans la Constitution Conciliaire “Gaudium et Spes”, les évêques réunis pour le Concile Vatican II ont délibérément refusé le terme de “condamnation”. Ils ont parlé de “réprobation” de l’athéisme d’une part, et d’autre part de “dialogue loyal et prudent” (Constitution conciliaire “Gaudium et spes” n° 39).Ils ont souligné comme rarement auparavant dans l’Église la responsabilité des Chrétiens eux-mêmes dans la diffusion de l’athéisme ; ils ont dénoncé des attitudes chrétiennes fautives : les insuffisances de la formation de la foi, les déformations du message chrétien par les chrétiens eux-mêmes, les contre témoignages religieux et moraux dont ils peuvent être responsables.

     

    Concrètement, sur quel point le dialogue entre christianisme et athéisme peut-il porter ?

    Les textes du Concile nous parlent d’un large terrain d’entente : celui de la défense de la dignité de l’homme et de ses droits Constitution conciliaire (“Gaudium et spes” n°12 et 14 à 18). Dans ce cadre, la question de la foi en Dieu représente plutôt une possibilité d’interpellation mutuelle : les divergences doivent nous conduire à examiner les motifs profonds de notre foi ou de notre non-foi grâce aux interrogations que l’une comme l’autre peuvent susciter chez le vis-à-vis. Dans ce dialogue, tous peuvent progresser dans une meilleure compréhension de leur identité.

     

    L’athéisme militant de M. Onfray ne se prête pas au dialogue ?

    Il devrait le pouvoir. Il suppose à longueur de pages l’affirmation de valeurs que l’on ne rejette nullement dans le christianisme (quoi qu’il en soit de dérives contraires dont le passé témoigne, hélas, abondamment) : la valeur de la raison humaine (cf. la maxime traditionnelle : “la foi en quête d’intelligence”), celles de la vie (le respect de la vie, bien sûr, mais aussi la recherche du bonheur ), du corps (mais oui… ! Le corps, au service de la rencontre, de la présence, de la communion…), et même de la terre et du cosmos (qui doivent être tout entiers renouvelés à la fin du monde (Constitution conciliaire “Gaudium et spes” n° 39)).

    La logique chrétienne qui conduit à ces affirmations est sans doute bien différente de celle de M. Onfray : c’est cette différence qui peut faire tout l’intérêt d’un dialogue. Mais la possibilité de ce dialogue paraît difficilement envisageable tant notre “philosophe” est impuissant à reconnaître que ces valeurs soient présentes et aient jamais été honorées dans le christianisme. On peut lire dans le “Traité d’athéologie” (p.90) : “déconstruire les monothéismes, démystifier le judéo-christianisme – mais aussi l’islam, bien sûr, puis démonter la théocratie, voilà trois chantiers inauguraux pour l’athéologie.” ; (p. 94) “La religion procède de la pulsion de mort” etc. ; (p. 262) : “Il faut promouvoir une laïcité post-chrétienne, à savoir athée, militante et radicalement opposée à tout choix de société entre le judéo-christianisme occidental et l’islam qui le combat. Ni la bible, ni le coran. Aux rabbins, aux prêtres, aux imams, ayatollahs et autres mollahs, je persiste à préférer le philosophe.”

     

    Quelles sont les erreurs historiques de M. Onfray ?

    La supposée “déconstruction” des monothéismes par le Philosophe d’Argentan ne peut éviter le problème délicat de leur apparition, de leur développement et de leurs évolutions historiques. Problème qui ne peut être tranché sans le recours aux disciplines historiques. En conséquence, si l’on se trouve quelque peu informé, il n’est pas difficile de montrer la faiblesse de ses allégations. Ainsi, sur un sujet qui nous est familier : les origines historiques du christianisme. M. Onfray fait remonter l’apparition du christianisme à une seule origine : Jésus serait “un personnage conceptuel” forgé par Marc et conçu en un premier temps par Paul en raison d’une soi-disant “hystérie” personnelle. On revient à la vieille hypothèse d’un Paul inventeur du christianisme, vaguement réactualisée. L’existence des évangiles apocryphes (pourtant connus de notre auteur) montre qu’il a existé un christianisme non paulinien, d’origine judéo-palestinienne et non pas helléno-chrétienne. Ce que les historiens confirment en étudiant la composition des narrations évangéliques.

    L’Évangile de Marc lui-même est, selon les études des spécialistes, un document composite, non pas conçu par le seul Marc, mais à partir de sources antérieures sur lesquelles l’évangéliste aurait travaillé. On peut trouver un bon état de la question chez un spécialiste de saint Jean : R.E. Brown “Que sait-on du Nouveau Testament ? ” (Paris, Bayard, p. 191-198). D’une part, on ne peut nier l’existence de “sources” antérieures à Marc, d’autres part, nous n’avons pas de critères suffisamment fiables pour les identifier.

    L’étude des textes du Nouveau Testament conduit à cette conclusion, diamétralement opposée à celle d’Onfray : le christianisme ne s’est pas diversifié à partir d’une origine unique Marc-Paul, il a d’abord été pluriel et ce n’est que progressivement, surtout au II° siècle qu’il s’est unifié à partir d’une variété de courants : palestiniens, galiléens, baptistes, samaritains, judéo-chrétiens, helléno-chrétiens pauliniens ou johanniques… Mais pour Onfray, les textes du Nouveau Testament comme toute “l’archive chrétienne” ne sont que falsification : “histoires de faussaires” p. 147-150. Il ignore, visiblement, ce qu’est un “apparat critique”, c’est-à-dire tout le travail réalisé par les spécialistes des manuscrits anciens pour établir l’authenticité des textes où apparaissent, c’est vrai, des erreurs, quelquefois des interpolations tendancieuses, mais qui le plus souvent ont été réalisés par des copistes consciencieux et professionnels.

    M. Onfray brocarde avec véhémence le “mépris” chrétien de la femme. Il en voit l’origine dans la “misogynie” de saint Paul. En réalité, sa “misogynie” supposée de saint Paul relève probablement d’un malentendu qui n’est sans doute pas innocent. La lecture des écrits pauliniens nous conduit à distinguer chez celui-ci au moins quatre prises de position concernant la place de la femme dans la société, dans la communauté chrétienne et dans l’humanité :

    1. Une prise de position originale, personnelle qui a valeur de principe au plan de la foi : en Gal 3,28 : entre chrétiens, “il n’y a plus ni homme ni femme”. Le monothéisme chrétien suppose, d’après saint Paul, l’égalité de l’homme et de la femme comme du Juif et du païen (voir sur ce sujet précis, ce qu’il en est dans la Lettre aux Romains). Aucun auteur de l’Antiquité à notre connaissance n’a eu des paroles aussi audacieuses en faveur de l’égalité des sexes.

    2. L’affirmation d’une responsabilité de droits et de devoirs entre hommes et femmes mariés. Par exemple : chacun dispose du corps de l’autre 1 Cor 7,4.L’affirmation d’une subordination de la femme à l’homme dans l’assemblée liturgique : port du voile 1 Cor 11,3-10. Une traduction fautive peut orienter vers la misogynie : le terme “exousia” qu’utilise Paul pour parler de la coiffure, veut dire littéralement “puissance”. Il a été souvent traduit par “marque de soumission” (voir par ex. la Bible de Jérusalem et la TOB). A. Jaubert estime qu’il devrait s’agir plutôt d’une marque de l’autorité conférée à la femme mariée. Si son hypothèse est juste, les femmes ne doivent pas porter une marque de soumission mais une signe de leur autorité sur la maison !

    3. Pour ce qui est de la fameuse consigne de silence 1 Cor 14,34-35, il s’agit d’une position visiblement motivée par les désordres qui secouent les assemblées corinthiennes. Ence qui concerne de la soumission de la femme dans le couple (Eph 5,22-24), cela rejoint les coutumes religieuses et sociales partout en vigueur au I° siècle. Paul n’en est pas l’inventeur.

    4. Contrairement à ce que prétend M. Onfray, Paul ne méprisait pas les femmes : le ch. 16 de la Lettre aux Romains en cite plusieurs dont il a fait ses collaboratrices. Il recommande même l’une d’entre elles, Phoebè. Il propose qu’on se soumette à elle car elle a des responsabilités dans l’Église.

    Ici se vérifie particulièrement notre hypothèse de départ : ce sont les a priori de l’auteur qui décident ce que doivent être selon lui les faits historiques et ce que les documents ont à livrer comme informations.

     

     

    Sa philosophie hédoniste est-elle critiquable ?

    La philosophie “hédoniste” de M. Onfray n’est pas exposée dans son ouvrage d'”athéologie”. Elle est cependant sous-jacente. Ce que l’on en devine laisse à penser qu’elle doit consoner aisément avec l’individualisme contemporain. Elle peut bien préparer les nouvelles générations à se laisser conditionner par une société marchande qui endort les populations avec des plaisirs artificiels nullement vitaux. Pire, cette philosophie ne semble pas proposer d’idéal, aucune force spirituelle qui donnerait aux jeunes la force de résister aux plaisirs manifestement dangereux que sont par exemple l’alcool, la drogue ou même l’ivresse de courses-poursuites à contresens sur les autoroutes ou de rodéos dans les cités.

     

    Que répondre à l’accusation de pulsion de mort ? Que répondre à l’accusation de haine ?

    Elle permet certes à M. Onfray de dénoncer des dérives très graves (et il en omet !) dont les “Chrétiens” se sont rendus coupables : croisades, inquisitions, la traite des Noirs (entre 50 et 200 millions de victimes, ne l’oublions pas !), l’esclavage dans les Amériques, l’extermination des Indiens, les guerres de religions, les chasses aux sorcières, l’antisémitisme etc. Tout cela est accablant, c’est vrai. Notre auteur a parfaitement raison de rappeler à la conscience chrétienne ces drames dont elle a été complice sinon responsable. La haine s’est massivement installée dans la vie des populations chrétiennes et la résistance n’a souvent été assumée que par des minorités. Comment comprendre ces scandales à propos desquels le Pape Jean Paul II nous a invités à la repentance ? Les questions qui nous sont posées par notre philosophe nous rappellent que l’invitation du Pape ne doit surtout pas être prise à la légère. Mais comment interpréter tous ces faits ? Comme une conséquence logique de la foi ? Comme une perversion de la foi ? La perversion des grandes valeurs débouche en effet sur les plus grandes horreurs : les idéaux de la Révolution française et des Lumières sont-ils responsables de la Terreur ? Les idéaux socialistes sont-ils causes du Goulag ?

     

    M. Onfray attribue la haine au monothéisme. Il aurait amplement raison si de tels excès ne se rencontraient que dans le judaïsme, le christianisme et l’islam… Mais les religions polythéistes sont-elles, au contraire des grandes religions monothéistes, à l’abri de toute violence ? Les Aztèques, les hindous, les anciens cananéens, les animistes d’Afrique Noire n’ont-ils jamais pratiqué les sacrifices humains ? L’histoire en outre, nous a laissé peu d’exemples de régimes politiques indiscutablement athées. Pourtant, était-ce la défense de la Vie qui inspirait le régime stalinien lorsqu’il multipliait les camps de travail et d’internement sur tout le territoire de l’Union Soviétique ? Même chose pour la Chine communiste, et sa Révolution culturelle, pour le génocide khmer etc. Pourquoi notre philosophe ne les dénonce-t-il pas ? Chercherait-il donc à cacher ces crimes ?

     

    En réalité, il est impossible d’expliquer le message chrétien à partir de la seule hypothèse de la haine. Que viendrait alors faire le commandement de l’Amour érigé au rang de premier commandement ? La “petite théorie du prélèvement” qui nous est proposée (p. 189 et s.) pourrait de fait expliquer que se soient produites ce que nous nommons des dérives… Elle est impuissante à expliquer l’existence d’un premier commandement de l’Amour, impuissante à expliquer la plupart des créations de mouvements et d’ordres religieux qui jalonnent l’histoire chrétienne : l’érémitisme, le monachisme bénédictin, cistercien, trappiste, les ordres mendiants, franciscains, dominicains, jésuites, congrégations missionnaires, caritatives etc. Quelle pulsion de mort poussait saint Vincent de Paul à recueillir les enfants trouvés ? et tant d’institutions religieuses à prendre soin des malades, des lépreux, des infirmes avant que n’existent les services sociaux correspondants ? Quelle haine de l’intelligence a pu conduire au développement des écoles de théologie en Orient dès les premiers siècles du christianisme, et à la création d’universités sur tout le territoire de l’Europe, dès le Moyen Âge ; tant de prêtres, religieux, religieuses à prendre soin de l’éducation du peuple quand n’existait pas l’école laïque ? On peut faire valoir tant de contre-exemples qu’on ne voit pas comment on peut tenir longtemps les thèses du Traité d’athéologie .

     

     

    Que répondre à l’accusation de faiblesse, de volonté de puissance négative ?

    Le Christianisme affirme la toute-puissance de Dieu, la vocation de l’homme à dominer le monde, et la victoire de Jésus crucifié sur les forces de mort. Mais en même temps, il fait l’éloge de la faiblesse : “C’est lorsque je suis faible que je suis fort” 2 Cor 12,10. La faiblesse chrétienne (cf. Ph. 2,6-12) est la contrepartie d’une pratique de solidarité, d’ouverture aux autres, une condition nécessaire pour vivre l’accueil d’autrui, l’acceptation des choix de celui qui pense différemment. Elle est la marque des esprits libres (Gal. 5,1) qui ne cherchent pas à contraindre la liberté d’autrui, qui se refusent aux démarches totalitaires, sinon fascisantes. Cette faiblesse n’est rien d’autre que la capacité de s’ouvrir à la force que Dieu et que les autres nous communiquent librement.

     

    Michel Onfray se dit “populaire” : qu’en pensez-vous ?

    C’est vrai qu’il a fondé à Caen une “Université populaire”. On pourrait imaginer que cette initiative devrait stimuler la soif de savoir et d’intelligence dans le peuple. Pour moi, cependant, cette expression n’a pas la même signification que pour lui : “populaire” est un terme qui vise les milieux défavorisés ; ce terme s’oppose aux éléments aisés, dirigeants, de notre société. Je réside précisément dans un quartier dit “populaire” : jeunes et adultes y souffrent du chômage, les familles sont souvent éclatées et ce n’est pas forcément vécu avec plaisir ; l’accès à l’enseignement, à la formation, à la culture n’y est pas évident ; la violence s’exprime de bien des manières, mais on ne voit pas à quel monothéisme on pourrait l’attribuer. Au contraire, les croyants sont souvent parmi ceux qui essaient des solutions pour remédier à ces difficultés. L’Université fondée par Michel Onfray a-t-elle quelque chose à voir avec ces milieux ? Pourrait-elle les toucher et faciliter leur vie ? j’en doute… !

     

    Conseilleriez-vous de lire le “traité d’athéologie” ?

    Je ne conseillerais ni n’interdirais : chacun doit pouvoir faire les lectures dont il a personnellement besoin. Mais si l’on entreprend cette lecture, je conseillerais de lire avec intelligence, avec le sens critique qui convient, c’est-à-dire avec la conviction que l’on peut déconstruire même une “déconstruction”.

    Et pourtant, de cette lecture, il faudra bien retenir ceci : la foi chrétienne n’est possible que si Dieu s’est révélé dans l’histoire. D’où l’importance de la connaissance des origines du christianisme. D’où l’importance d’une juste évaluation de ce que le christianisme a historiquement apporté à l’Occident : sens de la liberté, des droits de la personne, le sens de la question sociale, de la charité, sinon de l’humanitaire, de la connaissance scientifique etc. La foi chrétienne en son essence même, alimente la passion de l’intelligence. Dieu est un mystère : non pas pour décourager l’intelligence des croyants, mais pour la provoquer à se dépasser constamment, sans jamais se satisfaire de ce quelle pourrait tenir pour acquis. La foi ne déteste pas l’intelligence, elle l’aime. Dieu en effet est le Dieu qui donne l’intelligence, et s’il la donne c’est que, dans la foi, elle ne peut être que bénéfique. 

     Source Jeunes Catho

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  • Les plus beaux visages noirs

    Vous pouvez visualiser les photographies des plus beaux visages noirs en cliquant sur les différentes galeries d'images ci-dessous. wink2

    Elle influence notre façon d'être @attia_salome                                                                                                                             La Lombardie appelle aux secours @Salomeattia21

     

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    Galerie d'images n°1  

     

     

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     "Cette vidéo Dina et le Prince me dit qu'être noire est synonyme de laideur" : un dessin animé raciste retiré de YouTube 

    Les plus beaux visages noirs

     

    DISCRIMINATION - Un dessin animé pour enfants met en scène une princesse blanche qui se retrouve victime d'un mauvais sort et devient noire. Face à l'indignation, cette vidéo a été supprimée, mais pas le compte YouTube "French Fairy Tales".

     

       Un contenu à destination des enfants. Sur sa chaîne YouTube, "French Fairy Tales" raconte des histoires de princes et de princesses. Entre stéréotypes et racisme, sa dernière vidéo a rapidement été signalée avant d'être supprimée. "J'ai jamais été insultée comme ça", raconte Maria*, 24 ans, à LCI.fr.  "Cette vidéo me dit qu'être noire est synonyme de laideur". Comme cette employée dans le secteur de Tours, beaucoup ont découvert sur WhatsApp, Twitter ou Facebook, la vidéo "Dina et le prince".  

     

    Dans cette vidéo, "la peau noire est assimilée à la laideur" 

     

     L'histoire raconte comment une princesse "de toute beauté", blanche, mince, aux yeux bleus tombe amoureuse d'un prince. Quand elle lui avoue son amour, un sort lui est jeté, sa peau devient noire et ses cheveux crépus. "C'est extrêmement violent, continue Maria*. A cause de ce type de vidéo, il est compliqué en tant que femme noire d'arriver à accepter son corps et ses cheveux. Et je ne parle même pas du cliché qui veut que la femme ne soit intéressante que par sa beauté". 

     

    "La peau noire est assimilée à la laideur, à quelque chose de répugnant qui serait vécue comme une honte, une punition", ajoute un député de Guyane, Gabriel Serville (GDR) dans une lettre ouverte adressés à trois ministres (Intérieur, Justice, Egalité femme-homme.  

     

    Les plus beaux visages noirs

     

     Rayan, depuis son compte Twitter : "En 2019, on a encore du boulot pour lutter contre la négrophobie et le racisme. Surtout quand on voit ce genre de vidéo, le Conte Dina et le Prince (sur Youtube !!),  censée être destinée pour les enfants, qui nourrit leur inconscient de racisme banalisé. C'EST ABJECT.

    Belle = blanche

    Vilaine = noire aux cheveux crépus"

     

    Salomé (moi) : "Belle = blanche ? NON, pas forcément.

    On peut très bien être noir et être beau. Le noir n'est qu'une couleur, rien à voir donc avec la physionomie d'un visage." 

     

     

    Basée aux Emirats Arabes Unis

     

    Cette chaîne YouTube qui se décrit comme une chaîne à destination des enfants serait basée aux Emirats Arabes Unis, à en croire sa description. Elle a pour ambition de fournir "les plus beaux contes pour enfants" en une vingtaine de langues différentes dont le français. Créée il y a trois ans, ces vidéos monétisées dépassent les 179 millions de vues cumulées. 

     

     

    Seulement, si la vidéo a été supprimée, elle n'est pas la première de "French Fairy Tales" à véhiculer des idées discrimintoires. Comme dans ces reprises de "La Belle au bois dormant" ou du "Magicien d'Oz". Les seules femmes noires de ces dessins animés sont les méchantes. 

     

    Les plus beaux visages noirs

     

    Dans un tout autre registre de discrimination, la chaîne raconte l’histoire de deux femmes dans "La fille fainéante". L'une mince et serviable. L'autre grosse et feignante.

    Les plus beaux visages noirs

     

    La chaîne n'a pas réagi publiquement, mais contacté par le HuffPost, YouTube affirme que c'est bien le propriétaire qui a retiré la vidéo "Dina et le prince". 

     

     

     

     

     

    Elle influence notre façon d'être @attia_salome 

    La Lombardie appelle aux secours @Salomeattia21

    Crédit : "Cette vidéo me dit qu'être noire est synonyme de laideur" : un dessin animé raciste retiré de YouTube, Élodie HERVÉ.

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  • Saint Thomas d'Aquin : tristesse  

    Saint Thomas d’Aquin

     Elle influence notre façon d'être @attia_salome                                                                                                                            La Lombardie appelle aux secours @Salomeattia21

     

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    Tristesse et douleur sont des passions de la vie sensible. C’est ce qu’explique le docteur Christophe André, auteur et psychiatre à Paris, en se basant essentiellement sur les travaux de Saint Thomas d’Aquin (1224/1225-1274), que j’ai tenté de retranscrire.

     

     

    La tristesse, qui est la fin de l’acte de la psychologie, arrive lorsque le bien n’a pas été atteint, lorsque le mal qui a empêché l’accès à ce bien est réellement présent.

    Donc, à ce moment-là, toute l’activité qui tendait vers le bien s’achève dans la tristesse, parce que le bien n’a pas pu être conquis. Alors, lorsqu’elle éprouve de la tristesse, l’âme sensible est dans la passion par excellence. Elle subit. Toute son action portée par l’amour consistait à éviter justement que ce mal triomphe et à conquérir le bien. La chose ayant échouée, cela s’achève dans la tristesse. Il faut donc remarqué que l’objet de la tristesse est le mal présent et que le mal est en réalité la privation d’un bien. Ce mal n’est donc présent que par opposition, car il a privé de l’obtention d’un bien qui était visé. Cependant, psychologiquement, le mal présent est perçu comme une réalité alors qu’en réalité, il est une privation de réalité. Le mal (la tristesse) n’est provoqué que par un bien (un amour), ce qui veut dire que le mal ne s’étudie pas profondément mais que, du point de vue psychologique, on a l’impression de l’inverse : le mal s’étudie profondément parce qu’il est fondé sur un bien et que l’on tend vers ce bien par un amour. 

     

    La notion de douleur, de tristesse est une notion analogique. Il faudrait, en réalité, poser des dizaines de nuances de la tristesse et de la douleur. Habituellement, on garde le mot « douleur » pour tout ce qui est un mal perçu par les sens externes, en particulier par le toucher (ex : brûlure) et par la vue (ex : éblouissement). La douleur est donc un domaine physique. On réserve le mot de « tristesse » pour tout le domaine de ce qui est interne, de la perception interne (aussi bien la mémoire, que l’imagination, l’estimative et les facultés spirituelles). Les passions sont certes l’acte de notre faculté (à savoir le concupiscible), mais l’acte lui-même n’est actué que par un objet de bien (amour) ou de mal (tristesse) qui les actue et qui joue le rôle, en métaphysique, d’énergie, d’energeia (« qui est en plein travail ») ; la passion elle-même étant une sorte d’entéléchie, de mise en action de notre faculté interne, car, en elle-même, notre faculté interne ne se met pas toute seule en action. Il faut toujours qu’un bien ou un mal lui soit présenté par les sens externes ou par les sens internes. Et donc, si on analyse les choses par leur objet, on trouvera comme toujours lorsque l’on considère la vie pratique de l’Homme, que l’on peut naturellement considérer qu’il y a deux grands genres de tristesse-douleur qui se prennent du côté du corps et deux grands genres de tristesse-douleur qui se prennent du côté de l’esprit. Du côté du corps, lorsque cela touche uniquement les sens externes (donc l’aspect physique), on parlera de « douleur ». Et la douleur peut exister sans qu’il y ait tristesse (ex : une douleur à la dent n’empêche pas la joie). Lorsque les sens internes (donc, le domaine sensible pour lui-même) sont touchés par un mal, on parlera alors plutôt de « tristesse » sans affecter le physique (ex : un morceau de gâteau que l’on avait mis de côté pour soi et qui a été mangé). Cette tristesse sensible est moins douloureuse que si le bien nous avait paru plus important. 

     

    Le mot « tristesse » peut aussi être employé pour le domaine de la vie spirituelle. On voit alors apparaître deux grands domaines. Il y a le domaine de tout ce qui nous est naturel (ex : l’art, la morale, la politique, les activités intellectuelles diverses). Dans ce domaine-là, lorsque l’on atteint pas l’objet que l’on recherche, et bien on peut éprouver une déception : une tristesse d’ordre spirituel. Elle n’est pas forcément ressentie, mais, en général, comme le spirituel se répercute sur le passionnel, il y a, en même temps, un fort sentiment psychologique (ex : un ami qui a trahi notre confiance). C’est de la tristesse intellectuelle.

    Le quatrième genre de la tristesse, c’est lorsque cela prend cette partie particulière de l’esprit qui est beaucoup plus profonde que le reste et qui ne se contente pas des sciences et des autres activités morales, mais qui cherche carrément le sens ultime à tout : c’est le domaine de la sagesse. C’est ce domaine qui fait répondre aux questions fondamentales de la vie : radicalement « d’où est-ce que je viens ? », « qui suis-je ? », « est-ce que ma vie à un sens ? » Donc, par son origine, est-ce que ma vie à un sens ? De quel produit suis-je issu, où est-ce que je vais ? Il y a là aussi le domaine des tristesses les plus profondes. À ce niveau-là, un Homme qui, profondément, pense que la vie n’a pas de sens, qu’elle est vaine, est profondément atteint par une tristesse qui a le pouvoir de ronger tout le reste de sa vie. Et s’il est assez superficiel pour arriver à chasser cette pensée et à arriver à vivre au jour le jour, sans penser à rien, sans penser à la mort, alors cet Homme peut vivre. Mais les personnes les plus profondes, les plus mystiques, sont quelques fois rongées par cette tristesse d’ordre métaphysique au point qu’elles ne peuvent plus vivre, elles n’y arrivent plus, toute leur vie perd son sens. C’est, notamment, ainsi que l’athéisme, pour celui qui ne croit pas en Dieu, est source de tristesse parfois profonde ; de même que la certitude d’être damné, pour le croyant, est source de tristesse, voire de désespoir, le désespoir étant une passion beaucoup plus profonde encore que la tristesse. Il faut donc bien gardé en tête ces quatre analogués de la tristesse et de la douleur. Il faut bien comprendre que, puisque les douleurs et les tristesses peuvent avoir des motifs différents, il est évident que, sous un rapport, on peut être dans la joie et sous un autre rapport, être dans la tristesse profonde. Il faut aussi se rendre compte la douleur physique est finalement, puisqu’elle touche le moins notre être profond, la moins douloureuse. Alors que la douleur psychique, celle qui touche nos passions, est plus douloureuse qu’elle, parce qu’elle touche nos sens intérieurs : il peut y avoir un état, vraiment, de malaise. On est mal dans sa peau, on n’est pas sécurisé, on n’est pas valorisé, on n’est pas autonome. Ceci, le psychologue Jean William Fritz Piaget (1896-1980) l’avait bien décrit. La douleur spirituelle, qui n’est pas forcément ressentie mais qui est comprise (ex : la déception d’un ami qui est un traître), est en réalité beaucoup plus douloureuse. Et lorsque que ce bien spirituel était le seul que l’on avait, il peut conduire au désespoir spirituel (ex : un partenaire qui est trahi par sa moitié alors qu’il a avait mis tout son espoir et son amour en elle, peut effectivement être mené à davantage que la tristesse). Cela veut dire que la passion de l’irascible désespoir accompagne la passion de la concupiscible tristesse. Et là, ce sont des états terribles qui peuvent donner des idées de mort.

     

    La tristesse et la douleur les plus profondes sont d’ordre mystique. Cela ne paraît pas comme cela, parce que, souvent, les gens s’étourdissent. Mais en réalité, lorsque la vie profonde ne paraît ne plus avoir de sens, quand on n’y arrive plus, quand c’est trop dure, quand cela nous demande encore trop d’efforts, cette douleur spirituelle d’ordre mystique peut détruire la capacité même, l’envie même de se secouer, de vivre, d’agir encore. Dans ce cas même, on peut être dans la douleur objective et être dans la joie à d’autres niveaux. Mais ce n’est pas assez, car il n’y a effectivement pas plus grande douleur que la douleur-tristesse. Il n’y a pas plus grande douleur que la douleur d’ordre mystique, lorsque l’on a perdu ce qui fait le sens de sa vie. De cette remarque, on peut donc conclure que la douleur et la tristesse sont bien contraires au plaisir et à la joie car ce sont des passions qui s’inversent mais elles sont contraires niveau contre niveau en ce sens qu’une grande douleur physique et psychique s’oppose à la joie d’être bien dans son corps, au plaisir d’être bien dans son corps. Par contre, une douleur physique seule peut ne pas s’opposer à la joie spirituelle parce que ce n’est pas au même niveau. De même, on peut être dans la douleur spirituelle profonde mais, physiquement, le corps se porte bien. Mais comme cette douleur est profonde, on ne se rend même plus compte que le corps est très bien : on pense alors à l’anorexie mentale… au suicide aussi. Autant de souffrances d’ordre intérieur. 

     

    Le troisième type de douleur spirituelle, qui n’exclue pas les autres (on peut être atteint de plusieurs douleurs et tristesses psychiques), c’est la miséricorde, dans son sens premier : celui qui, par exemple, aura expérimenté lui-même le pêché sera davantage porté à la miséricorde, au pardon. De même que celui qui a été pauvre comprendra ce que vit le pauvre. Mais cette tristesse particulière est particulièrement visible lorsqu’il y a amour d’une personne : c’est l’amour d’une personne qui fait que l’on comprend tout d’elle, que l’on ne la condamne pas, on est plein de bonté envers elle et de compréhension, on va vers elle. Certaines mamans, par exemple, le montrent particulièrement par rapport à leurs enfants. Elles sont prêtes à leur passer et à leur communiquer beaucoup de choses, avec comme complémentarité, des règles, car une éducation qui serait que dans la miséricorde ne structure pas un enfant parce qu’elle ne suffit pas, et à l’inverse, trop stricte, trop juste, trop dans l’effort, détruit et écrase son enfant. 

     

    Le quatrième exemple de tristesse d’ordre spirituelle qui vient de la contemplation d’un objet, d’un bien, c’est l’envie. L’envie, c’est la tristesse du bien d’autrui. On est triste parce qu’un autre possède un bien que nous n’avons pas : cela peut être une qualité spirituelle, de l’argent, une propriété… L’envie ronge. L’envie, lorsqu’elle est simplement une passion, est d’ordre du mouvement vital dans la nature (chez les animaux, donc chez nous aussi, où toute espèce, surtout les mâles, espère être la première pour assurer sa reproduction et perpétrer l’existence de sa propre espèce) et d’ordre spirituelle où elle est d’ordre du péché (commettre une faute) au sens premier du terme car la tristesse peut effectivement devenir un acte moral déviant. Quelles sont les causes de la tristesse et de la douleur ? La tristesse a-t-elle davantage pour cause la présence d’un mal ou bien la perte d’un bien que ce mal empêche de conquérir ? Puisque la tristesse est un acte de connaissance (elle est liée à une connaissance), c’est donc un acte de la psychologie. Pour elle, ce qui compte, ce n’est pas l’analyse philosophique des termes, mais ce qu’elle ressent. Donc, dans un acte de connaissance, la tristesse présente et ressent le mal comme une réalité objective que l’on peut visualiser et que l’on peut parfois montrer du doigt (ex : l’ennemi qui va détruire notre carrière). Cet ennemie, qui nous menace ou qui nous a déjà persécuté, est, en tant que tel, une personne. Il est un bien. Se comprend comme concret l’acte obsessionnel par lequel il nuit à notre santé mentale. On prend donc cet acte comme une réalité. Mais en réalité, ce qui nous attriste, c’est le danger d’un bien, à savoir, par exemple, notre carrière. C’est donc la perte possible d’un bien qui nous rend triste. 

     

    Il faut donc toujours avoir en tête ces deux niveaux, ces deux approches : l’approche phénoménologique que l’on ressent et qui prend le mal comme une réalité et l’analyse, par les causes, qui se rend compte que le mal est plutôt une privation du bien et ne se comprend donc que par le bien qui est perdu. Il ne faut pas opposer ces deux approches. L’un est du domaine de la psychologie, l’autre du domaine de la philosophie du vivant. Et justement, dans une analyse philosophique, on pourra dire que la tristesse et la douleur sont toujours provoquées par un amour, que ce soit un amour de convoitise (donc, passionnel, qui veut s’accaparer un bien pour soi) et/ou un amour spirituel (qui veut donc se porter vers une personne et lui vouloir son bien). C’est d’ailleurs, il faut le dire, une des vérités du bouddhisme : une des grandes vérités du bouddhisme consiste à analyser toutes les douleurs et toutes les tristesses qu’il y a en nous en disant qu’elles viennent du fait que nous avons des désirs, et donc des amours. Et le bouddhisme, comme sagesse, puisqu’il ne croit pas en un être premier ou en la survie des personnes, consiste à apprendre aux hommes à se débarrasser des désirs pour devenir, dans le grand tout de l’univers, ce qu’il est en vérité, à savoir un être qui fait partie du grand tout et non une substance individuelle source de désir.

     

    Effectivement, lorsque tous les désirs disparaissent, y compris les désirs spirituels, lorsque la contemplation consiste à ne rien contempler et que l’on s’y est entraîné, il peut y avoir une paix totale. Mais ce n’est pas une paix atteignant un objet. Cela n’a rien à voir avec le monde occidental qui, lui, au contraire, croit en la permanence des personnes et qui pense que la paix sera obtenue par l’acquisition du bien qui correspond à cette personne ; le bien ultime étant la vision béatifique donc, la vision de l’être premier et puis, le fait de retrouver ses amis dans un monde réel où sont présent arbres… fleurs, qui correspond à notre sensibilité. Or, dans le monde bouddhiste, l’analyse conduit à autre chose : elle ne donne pas l’espérance d’une réalité qui correspond au désir de l’âme, mais elle apprend à ses adeptes à se débarrasser des désirs pour obtenir la paix intérieur totale par l’extinction de la douleur donc, des désirs.

     

    Autre façon également d’aborder la cause de la douleur, c’est que la douleur vient du désir de l’unité avec le bien que l’on convoite, que l’on désir ou que l’on veut atteindre. Tous les mouvements animaux et tous les mouvements spirituels chez l’être humain tendent à l’unité avec un bien qui est présenté à la connaissance. Les animaux, par exemple, s’ils veulent s’assimiler de la nourriture, c’est en vue d’obtenir l’unité, la paix intérieure de leur être qui est affamé. Lorsqu’ils se battent pour conquérir une femelle, c’est qu’ils tendent à la réalisation, à l’unité avec un bien qui leur apparaît essentiel : la survie de l’espèce, la nature reproduction. Pour eux, concrètement, cela se traduit par la conquête d’une femelle, l’union sexuelle à une femelle. Mais, de toute façon, il y a une recherche d’unité radicale avec un bien qui est sous-jacent à cela. C’est-à-dire que cette considération peut se résoudre, finalement, en un seul mot : tout être vivant conscient, sans exception, est programmé par sa nature à chercher le bonheur. Donc, un bien-être. Et il veut s’unir à ce bonheur qui est parfois réalisé à travers quelques chose qui est concret et parfois à travers quelque chose d’imaginaire ou, pour l’Homme, de spirituel donc, d’ordre de l’esprit.

     

    Quels sont les effets de la douleur et de la tristesse ? Le premier effet que l’on constate et qui est visible pour tous les niveaux de douleur, c’est que la douleur affaiblit l’activité. C’est comme si l’activité, qui est motivée par l’acquisition d’un bien, la présence de la tristesse et de la douleur que ce bien est perdu, empêche toute activité vitale. Elle stérilise l’envie-même d’agir. C’est logique, puisque l’action, comme je l’ai précédemment expliqué, venait de l’amour alors si cet amour est impossible, l’action disparaît aussitôt. Cela veut dire que la tristesse et la douleur abîment l’action de deux manières : d’abord, comme je l’ai dit, en privant de l’objet qui motive l’action, mais aussi en affaiblissant, par son énergie, l’activité elle-même. Il faut comprendre par là que l’on n’a plus de motivation. La tristesse peut tellement absorber notre énergie que l’on n’a plus envie de rien faire, même dans les domaines où elle n’est pas directement mise en jeu. Prenons pour exemple la dépression mystique : un homme qui est triste parce qu’il ne sait pas ou ne sait plus à quoi sert sa vie et qui, pourtant à côté de cela mène une vie où il est entouré de personnes qui l’aiment, et bien il perd son énergie, il n’est plus pleinement présent. La tristesse ne porte pas sur ces personnes, elle porte sur autre chose, mais la tristesse a la capacité d’affaiblir la motivation pour tout. Et c’est principalement le cas pour les tristesses d’ordre spirituel. Plus la tristesse est spirituelle, plus elle a cette propriété. La douleur physique aussi peut le faire : quand, par exemple, on a un rage de dent, il est évident que l’on ne peut, par exemple, pas donner cours parce que l’énergie est comme pompée par cette douleur. Cependant, c’est encore plus vrai pour les douleurs spirituelles.

     

    Alors, si la tristesse et la douleur, cette double souffrance qui apparaît quand l’objet qui motivait l’action a été privé et qui fait diminuer toutes les activités humaines, c’est particulièrement vrai pour les douleurs affectives et intellectuelles. Donc, pour la vie morale, mais aussi pour la vie de la recherche de la vérité. C’est l’une des plus grandes tortures. C’est vrai aussi pour la vie politique : un homme politique qui n’a plus de force d’agir, qui est pris par une tristesse qui l’abîme, qui l’empêche d’agir, peut se décourager de l’effort de faire de la politique.

    Ce qui est vrai pour l’esprit, peut aussi être décrit pour le corps. Il y a, dans une tristesse extrême, une somatisation qui s’opère, que Saint Thomas d’Equin décrit explicitement dans ses traités. Comme quoi, nous n’avons rien inventé en psychologie, mais on le constatait seulement à l’époque.

     

    Une tristesse peut s’automatiser de plusieurs manières selon les personnes : chez certaines personnes, cela va plutôt atteindre leur estomac, chez d’autres leur intestin, chez d’autres cela fait apparaître des boutons… L’essentiel, c’est que cela a un effet destructeur qui se répercute dans tout l’être, physiquement et psychologiquement. Donc, pas seulement l’esprit, mais aussi le corps. Nous avons vu parfois de grandes tristesses qui déclenchaient, de manière mystérieuse, quelques semaines plus tard, l’apparition d’une maladie, d’un cancer. On en cite, par exemple, des cas lors des séparation ou des divorces (donc, après un grand choc affectif) dans les couples qui étaient heureux encore très peu de temps avant la fin : cancer hormono dépendant, cancer du sein, cancer de l’utérus chez les femmes. Alors, quand on est confronté à une personne qui est par la tristesse, on ne l’ignore pas, on ne prend pas les choses à la légère, on essaye évidemment de lui apporter un remède.  Pour cela, je pense qu’il faut deux étapes : il faut, premièrement, bien comprendre sur quoi porte la tristesse (rappelez-vous, il y a plusieurs tristesses et la personne peut en être atteint par plusieurs). Je veux dire par là que, même si la compassion (le fait d’entourer la personne triste donc, la personne malheureuse dans sa chair, dans sa peau, dans son être-même) est en général ce qui amoindri la tristesse, cela n’empêche pas de chercher la cause. Il y a donc une efficacité, il y a des remèdes à la tristesse qui doivent être adaptés aux quatre types de tristesse que j’ai abordé. Et naturellement, quand les quatre sont présents, ou ne serait-ce que deux, chez la personne triste, les remèdes doivent être à la fois doux et puissants et être donné et prit sur un temps qui est, proportionnellement à la blessure, extrêmement long. Ne soyez donc pas brusques et impatients envers le malheureux et l’écouter, car il n’y a que lui connaît, qui ressent, qui peut désirer parfaitement sa douleur, ses douleurs.

     

    Par exemple, si la tristesse d’une personne vient d’une douleur physique, et bien, parfois, il vaut mieux s’éloigner et ne pas tout le temps être sur elle et la rassurer, parce qu’elle a besoin de repos, grâce au recours des médicaments, des bains… les choses comme cela peuvent amoindrir cette douleur physique et indiquent que la douleur est purement d’ordre des sens extérieurs liés à la maladie. On applique donc un remède qui est directement en rapport avec ces sens extérieurs. Cela ne veut pas dire qu’il faut couper le contact et qu’il ne faut jamais aller voir une personne malade qui souffre physiquement. Non. Or, c’est ce que font certaines personnes en pensant la fatiguer, la déranger. Mais en réalité, il suffit de passer quelques minutes par jour, parce qu’une personne est unifiée. Une douleur physique qui se prolonge provoque des passions donc, de la tristesse psychologique et, quelques fois, lorsque l’on est délicat et que l’on ne va pas voir un malade, ce dernier le prend en fait comme une trahison, comme un abandon. Cela augmente donc sa douleur.

    Lorsque la tristesse est d’ordre psychologique (c’est-à-dire que lorsqu’elle est liée à une psychologie qui va mal sans qu’il y aient d’autres causes à part cela), tels que les malaises intérieurs qui viennent de la petite enfance (ex : un manque d’amour que l’on a jamais digéré, consciemment ou inconsciemment ; un excès d’autorité) faisant qu’actuellement ou depuis longtemps on ne se sent pas en sécurité, on ne se sent pas autonome, on ne se sent pas valorisé. Il y a un mal-être profond. Et bien, c’est ce que l’on voit parfois chez les adolescents, car c’est généralement à cette période que l’on prend conscience de sa tristesse ou que le subconscient se réveille, et évidemment, cette tristesse qui est en réalité un mal-être profond peut passer avec le temps lorsque la psychologie se met en place. Il y a donc bien là un remède de l’amitié (familiale ou purement amicale ou celle d’un professionnel de santé) qui explique ces mécanismes et qui, en général, ne se trompent pas.

     

    Mais lorsque le phénomène est plus profond encore, il peut y avoir véritablement besoin du recours à un psychologue, voire à un psychiatre qui va analyser avec la personne qui est triste ce qui se passe en elle, à l’intérieur véritablement. Là aussi, c’est douloureux, pénible et doit s’inscrire dans un temps qui est long. La cause dans sa petite enfance, puisque je parle en l’occurence de cela. Lorsque l’on est jeune, il peut y avoir, comme remède à cette tristesse, une prise en main de soi-même par sa liberté, par sa vie spirituelle. Et la psychologie humaine étant souple, elle peut plus facilement se rééquilibrer quand on est âgé par des efforts volontaires. Mais il y a aussi des béquilles : par exemple, n’importe quel plaisir (modéré, évidemment), en distrayant de la tristesse et de la douleur (attention, seulement si celle-ci n’est pas chronique, autrement c’est plus compliqué encore), peut aider à ce que l’on aille mieux. Par exemple, si un jeune a eu un échec à un examen, il est évident que, le temps qu’il digère cet échec, il peut être bon pour lui de regarder un bon film, de voir ses amis…enfin, d’avoir ses plaisirs qui détournent son intelligence de la considération de cette tristesse. Mais, lorsque la tristesse est chronique, notamment liée à la petite enfance mais pas seulement, il faut beaucoup plus, bien plus que cela. Alors, le psychologue de même que le psychiatre et un psychanalyste (psychologue spécialisé pour analyser l’enfance) peuvent intervenir, doivent intervenir.

     

    Lorsque la tristesse et la douleur sont spirituelles, si elle est par exemple liée à la trahison d’un ami, à la rupture d’un couple (donc, pour le couple, comme il y a davantage que le spirituel puisqu’il y a vie commune, cela prend aussi la sensibilité et cela déchire aussi quelque chose sur le plan corporel puisqu’il y avait union physique avec cette personne qui n’était pas n’importe qui), dans ce cas-là, tous les remèdes sont bons : évidemment, l’amitié qui consiste parfois à laisser la personne parler, parler, parler, pleurer, pleurer, pleurer, qui vide son sac, et qui doit n’a pas besoin de faire grand chose plus qu’être présent au bon moment, parce que l’énergie sensible, l’énergie qui part, peut atténuer l’énergie spirituelle lorsqu’il y a trahison et/ou abandon.

    C’est d’ailleurs dans ces moments-là que l’amitié s’exerce le mieux. Parce que même si ce sont des moments pénibles, la personne triste se souviendra que l’mai était présent. Et évidemment, l’absence de l’ami dans ses moments de douleur peut être aussi quelque chose qui mine à jamais la personne triste. C’est pourtant une expérience que font beaucoup les gens qui ont des échecs : ils se rendent compte que dans l’échec, attaqués comme ils peuvent l’être, ils comptent souvent leurs amis sur les doigts d’une main et certains n’en ont pas. Ce sont les plus malheureux encore. Alors, parfois, certains amis ne sont plus là parce qu’ils n’osent pas en se disant qu’il va gêner et passez pour un curieux. Or, ce n’est pas à cela que pense la personne triste, ce n’est pas cela que ressent la personne qui est dans la douleur. Elle ressent au contraire l’abscence comme un abandon.

     

    Lorsque que la cause de la tristesse et de la douleur est d’ordre mystique au sens même de la vie, lorsque par ailleurs la personne va bien (que sa santé est bonne, que sa psychologie est équilibrée, que son entourage est présent et l’aime) mais qu’elle va mal, on trouvera souvent que la cause de la douleur est d’ordre mystique en ce sens que cette personne triste, qui souffre, ne sait pas ce qu’elle fait sur Terre. Et bien là, le remède ne sera pas directement l’amitié (l’amitié est plutôt une béquille, sauf dans le cas d’une rupture où l’amour guérit l’amour)), car tout le reste, y compris se donner du plaisir (manger une pizza, du chocolat, aller au cinéma…), ne peut être que des béquilles, pas des remèdes. Le seul remède, parce qu’il correspond à la cause qui est atteinte, c’est évidemment un remède mystique, une paix intérieure. Et cela, Saint Thomas d’Aquin dans une de ses questions : la contemplation de la vérité (la recherche du sens de sa vie et de ses origines). Donc, quand la tristesse est due à quelques chose de plus profond : c’est la recherche de la sagesse (d’où je viens et où je vais ?). La réponde rationnelle sera efficace chez un Homme rationnel, un Homme intellectuel, à condition qu’on lui fournissent les informations qui sont, pour tout à chacun, essentielles dans notre vie.

     

    Enfin, est-ce que la tristesse et la douleur peuvent être morales ou peuvent être immorales ? Je dirais que la réponde à cette question se prend dans la réponse que j’avais faite lors de la question précédente par rapport aux plaisirs et aux amours. La moralité des plaisirs, la moralité des amours, se prennent de ce qui est le bien moral et de ce qui est le mal moral. Il faut comprendre par là que lorsqu’un Homme est triste parce qu’il tend vers un mal moral et qu’il l’a perdu, sa tristesse est, de toute façon, dans le cycle d’une activité morale qui est mauvaise : par exemple, si un Homme, dans sa finalité, a comme centre de sa vie le fait d’être le meilleur, d’être le plus célèbre, il finalise finalement sa vie par un bien qui ne peut pas combler l’esprit, car l’esprit n’est pas seulement fait pour briller. La gloire est en effet utile, mais comme moyen. Elle ne peut pas être la finalité d’une vie (à ne pas confondre avec l’abandon qui, réellement, est un problème). Et donc, si cet Homme est rongé par la tristesse qui s’appelle l’envie, la tristesse d’un autre Homme qui lui a des biens qu’il souhaiterait avoir, est immorale. Mais cette tristesse est immorale parce que le choix, la finalité de cet Homme, à l’instant où il est dans l’envie, est immorale en elle-même. Et, au contraire, l’émulation, c’est-à-dire le fait de regarder le bien que l’on n’a pas mais que possède autrui, d’en être triste mais de s’en servir pour progresser, peut être bonne au point de vue moral. Mais à condition, bien sûr, que le progrès que l’on vise soit de l’ordre du moyen et de non celui de la finalité ultime de sa vie.

     

    De la même façon, il pourra y avoir une envie qui est moral : si on triste du bien que possède un criminel qui réussit tout dans sa vie (qui obtient l’argent, le succès, la gloire, un très bon poste) et que cela nous rend triste, c’est une forme d’envie. Mais cette fois-ci, au regard de la finalité de sa vie, l’amour (le bien) qui nous motive est un amour honnête, car il n’est effectivement pas bien qu’un criminel, un homme pervers ait du succès. L’envie peut donc être moral de la même façon.

    De toute manière, les considérations doivent être abordées non pas en philosophie du vivant, mais plutôt en philosophie étique. Cependant, en donnant quelques indications comme cela, on comprend que ce qui rend l’acte bon, c’est la finalité qui est bonne. Et pour un humain, la finalité qui est bonne, c’est celle qui va combler les parties les plus grandes de son esprit et mettre à la juste place ce qui est de l’ordre du moyen. En étique, Aristote dit que la bonne finalité, c’est l’amour envers des personnes qui sont respectées comme telles et puis, la recherche de la sagesse, du sens de la vie, la contemplation de l’être premier. Évidemment, la recherche des honneurs, des plaisirs, des richesses, sont des choses bonnes, mais à condition qu’elles ne soient pas la finalité ultime de la vie mais qu’elles soient de l’ordre du moyen. Ceci étant posé, cette distinction entre finalité et moyen étant faite, et bien les tristesses qui interviennent dans tous les actes moraux s’analyseront en fonction de cela. Si la finalité est mauvaise, la tristesse qui l’accompagne peut être bonne ou mauvaise. Si la finalité est bonne, c’est le même genre d’analyse.

     

    Et il y a les tristesses et les joies du côté des moyens que l’on utilise et qui réussissent ou qui ne réussissent pas et qui trouvent leur caractère moral ou non d’abord de la finalité et aussi de l’honnêteté des moyens. Toute finalité ne permet pas d’utiliser tous les moyens. Alors, le mieux, c’est que je prenne des exemples concrets parce que la théorie est évidemment toujours store abstraite : un Homme, qui a pour finalité de sa vie de chercher la vérité (notamment à plusieurs niveaux), la finalité est bonne et lorsqu’il a de la joie parce qu’il a trouvé une conclusion, une réponse dans le domaine de la vérité, cette joie est bonne moralement et intellectuellement. Lorsqu’un Homme est en tristesse parce qu’il voit que quelqu’un d’autre à trouvé la vérité avant lui ou ne veut pas lui la dire, cet Homme a une deuxième finalité : la gloire, les honneurs. Et cette tristesse-là, qui est de l’ordre de l’envie, sera donc mauvaise, sauf s’il s’en rend compte et qu’il décide de s’en servir juste comme émulation en remettant cette tristesse, cette envie, à sa juste place au niveau des moyens. Du côté des moyens, si cet Homme décide de voler des livres dans une bibliothèque qui lui permettront de trouver la vérité, la finalité de son acte seulement est bonne (celle de chercher la vérité), mais les moyens qu’il a utilisé sont mauvais. Et donc, s’il se fait prendre et qu’il est triste de s’être fait prendre, et bien cette tristesse aura évidemment un caractère moral par rapport à l’action elle-même, par rapport au moyen : il a volé des livres, parce que l’argent était aussi une finalité de sa vie, et dans ce cas-là, le vol a une gravité morale profonde puisqu’il a une deuxième finalité qui est l’argent.

     

    Cet exemple montre bien qu’il y a des tristesse qui sont des biens honnêtes car elles n’ont pas été portées par la méchanceté, et des tristesses qui sont de l’ordre du mal moral. Cette tristesse-là augmente la malice de notre mal. De même, il y a des tristesses qui, sur le plan moral, peuvent être utiles car, si la tristesse s’avèrent, par accident (une mauvaise action commise par un être bon), motiver  noter action vers le bien, l’échec particulier (ex : le fait de voler des bien, de l’argent par exemple) qui a provoqué une tristesse permet de nous remettre en cause, de mieux agir la fois suivante. Ce sont des tristesses utiles. Mais le problème de la tristesse, c’est qu’elle doit toujours être dans un juste milieu. Il y a des tristesses ultimes qui touchent aussi au désespoir et qui brisent définitivement tout élan. On a vu que des personnes qui étaient atteintes de plusieurs types de tristesses, celles qui ont pu connaître des échecs affectifs et/ou des traumatismes, entre autres, ne s’en relevaient pas car, cette tristesse immense, a fini par les foudroyer.

     

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