• Les symptômes de l'estime de soi

    L'estime de soi influence notre façon d'être

    Elle influence notre façon d'être @attia_salome                                                                                                                             La Lombardie appelle aux secours @Salomeattia21

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    Toutes les manifestations de souffrance de l'estime de soi sont normales tant qu'elles restent occasionnelles. Le problème ne se pose que si elles deviennent fréquentes, voire constantes, intenses, disproportionnées par rapport à ce qui les a déclenchées. Elles témoignent alors d'un échec de mécanisme de régulation "normaux" de l'estime de soi. 

     

     

    Voici un premier survol de ces symptômes, nous y reviendrons : 

     

     1Obsession de soi :  comme toutes les fois qu'un souci nous hante et qu'il n'est pas résolu, les questions sur soi et son image, sa recevabilité sociales, peuvent prendre une place obsédante, pesante, excessive à l'esprit de la personne, qu'elle l'avoue ou pas. Nous - ou plutôt, notre image, notre moi social - devenons alors un souci pour nous-même. 

     2 ● Tension intérieure : insécurité dans les situations sociales avec une impression d'usure mentale liée au sentiment d'une surveillance par le regard des autres, et aux interrogations inquiètes sur sa conformité. 

     3 ● Sentiment de solitude : impression d'être une personne différente des autres, plus fragile, moins compétente, plus vulnérable, plus isolée... Une patiente me racontait à ce propos : "Lorsque j'étais déprimée, j'allais regarder mon bébé dormir. Je souffrais pour lui : je le voyais si fragile, si seul au monde. J'étais aveugle à tout l'amour qui l'entourait. Je me sentais totalement seule, et du coup, je projetais toute mes peurs sur lui. Dans ces moments, j'ai compris ce que les psys appellent le "suicide altruiste", cette tentation, en se suicidant, d'amener avec soi dans sa mort ses enfants pour leur éviter de rester seuls et de souffrir dans ce monde si dur." 

     4 ● Sentiment d'imposture : occasionnel ou fréquent, qui se déclenche au monde succès, au monde signe de reconnaissance, et enclenche la lancinante question : "Est-ce que ce qui m'arrive, je le mérite vraiment ?" ou cette autres questions : "Et maintenant, vais-je être à la hauteur de ce succès ?". 

     5Comportements inadéquats par rapport à nos intérêts  (devenir désagréable lorsque l'on se sent jugé) et/ou nos valeurs (essayer d'impression, de rabaisser autrui, alors que cela ne correspond pas à nos valeurs personnelles) : se voir faire ce qu'il ne faudrait pas faire, mais le faire quand même ; accomplir des choses qui nous horrifient, nous attristent ou nous exaspèrent : "Dire des vacheries, médire, je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi. Depuis le temps, j'ai bien compris que ce n'était pas bon signe chez moi, que plus j'allais mal, plus je dégommais autrui. Mais cela d"marre tout seul, sauf si j'y fais spécialement attention." Parfois, se laisser aller à ses "mauvais penchants" peut offrir une délectation morose et paradoxale : comme une habitude de défaite de soi presque sécurisante, car familière (cela fait tant d'années que l'on procède ainsi) et peu coûteuse en énergie sur le moment. 

     6 ● Tendance à l'auto-aggravation lorsque l'on va mal : d'assez nombreux travaux ont étudié ce pendant irrésistible des personnes à basse estime de soi à "partir en vrille" lorsqu'elles commencent à avoir le blues, et à ne pas faire alors ce qu'elles devraient faire si elles voulaient aller mieux. "Ce que je fais lorsque je vais mal ? Rien, justement. Rien de toute ce qui pourrait m'aider. Et je le sais, j'en suis consciente. Au lieu de voir des amis, je m'isole ; au lieu d'écouter de la musique gaie, je m'assomme d'adagio sinistrissimes ; au lieu de sortir marcher et prendre l'air, je reste enfermée chez moi, vautrée sur mon canapé à regarder des séries débiles sur le câble. Je fais comme cela depuis que je suis toute petite; : plus cela va mal, plus je m'enfonce. Pas l'impression d'être masochiste pour autant, dans les autres secteurs de ma vie. Mais c'est bizarre, comme si au lieu de vouloir m'aider, je voulais d'abord me punir de quelque chose." 

      7 ● Procéder à des choix de vie contraires à nos envies, à nos intérêts, à nos intuitions : même si ces attires ne sont pas, heureusement, si fréquentes, elles n'en restent pas moins étonnantes. Je me souviens d'une patiente, pourtant vivre et intelligente, qui m'avait raconté avoir choisi, en toute connaissance de cause, de se marier avec un homme qu'elle n'aimait pas. Et d'en avoir divorcé des années plus tard, avec un sentiment de gâchis et d'absurdité. "Ce n'était pas du sophisme, je ne me sens pas masochiste. Juste un mélange compliqué de peur de finir seule (puisque quelqu'un s'intéressait à moi, ne pas laisser passer la chance), de doute sur mes choix (je me suis laissée choisir pour ne pas prendre la responsabilité de le faire), d'obscure résignation (est-ce que tu mérites mieux, au fond ?), et encore d'autres choses qui m'échappent, mais à quoi bon passer ma vie à décortiquer tout cela ? Pendant des années, un psy que j'allais consulter a essayé de me convaincre que c'était du masochisme. Et bien, non ! C'est parce que je ne m'estimais pas, je ne me connaissais pas, je ne me respectais pas. Depuis que j'ai progressé dans ce domaine, je suis plus attentive à ne plus me maltraiter ainsi." 

     8 ● Difficultés à demander de l'aide et à dire "Non" : paradoxalement, ce sont les personnes à bonne estime de soi qui demandent le plus facilement de l'aide à autrui. Elles ne se sentent pas dévalorisées de devoir le faire : c'est normal de s'aider entre humains, non ? Quelques jours avant d'écrire ce passage, une jeune fille qui participe à l'un de nos groupes de thérapie nous racontait comment, pour la première fois de sa vie, elle avait os" demander à ses amis de l'aider dans un passage difficile de sa vie (son compagnon venait de la quitter) et comment elle s'était aperçue que, sans effacer la tristesse, cette attitude la limitait, l'empêchait de devenir une obsession et une plaie empoisonnée. "Autrefois, je me serais enfermée chez moi, en décrochant le téléphone, à la fois par désespoir et par honte. Là, j'ai fait l'inverse, je ne suis jamais restée seule, je suis allée parler, pas forcément de mon histoire d'ailleurs, à mes amis et à mes proches. Et j'ai senti que cela m'aidait à bloquer l'envahissement des idées noires et de l'envie de me démolir et de m'aggraver." 

     9 ● Dépendance excessive envers les normes et les codes des groupes sociaux : à propos de l'apparence de son corps, de la mode, de son vocabulaire, de ses pressions matérielles, des règles implicites de bonnes manières... Le syndrome du "Mais cela ne se fait de..." : déranger les gens à l'heure du repas, demander une réduction à un vendeur, dire "Non", solliciter de l'aide, dire que l'on ne sait pas... Les codes sociaux varient selon les époques et les cultures : autrefois, les sujets à estime de soi fragile étaient préoccupés par le fait d'être respectables et convenables. Maintenant, ils se soumettent à d'autres dictatures : paraître jeune, avoir un corps conforme, mince, bronzé, sans rides. 

    10Faire semblant d'être fort/forte et mentir ("non, non, aucun problème...), d'être faible ("je suis tellement stupide, pouvez-vous m'aider, s'il vous plaît ?"), d'être indifférent/indifférentes ("non, je ne suis pas déçu/déçue, ni triste, ni malheureux/malheureuse) : avoir recours à divers mensonge sociaux, le plus souvent par omission (laisser planer un malentendu favorable sur ses diplômes, son métier, son niveau de réussite ou de culture...). Le piège des faux-self et des faux-semblants dont on ne peut plus sortir : une fois que j'ai laissé entendre que j'aimais le chocolat, on va continuer à m'en offrir et je vais devoir continuer à en manger en faisant semblant d'aimer cela. C'est une vie à côté de soi, on est dans un para-soi en permanence. Cela est souvent sous-tendu par la recherche de la conformité maximale : en essayant d'être le/la plus conforme possible par rapport aux désirs des autres de nous voir forts ou faibles, on s'assure de ne pas être rejeté/rejetée. On se cacher derrière un personnage social, que l'on interpose entre soi et les autres. Mais qui nous empêche de vérifier si le vrai serait ou non accepté : "Que se passerait-il si j'étais vraiment moi ?" Le mensonge va parfois jusqu'au bout, et jusqu'au pire. Je me souviens de ce collègue médecin que j'avais toujours connu de délicieuse humeur, d'un optimisme inoxydable, et qui s'est suicidé, du premier coup, sans se rater, comme souvent les médecins, professionnels jusqu'au bout du désespoir. J'ai parlé à son épouse, qui m'a alors fait le portrait d'un collègue dévoré de peurs, de doutes et d'angoisses dont il n'avait jamais parlé à quiconque. Ravagé par la certitude de n'être à la hauteur pour rien. Épuisé par ses efforts pour donner le change, être compétent, être populaire. Jusqu'à son dernier jour. 

    11 ● Tentation du négativisme : de rabaisser tout le monde, de ne voir que les mauvais côtés, les mesquineries, les choses sombres ou tristes. Parmi les buts, plus ou moins conscients de cette stratégie : ne pas être le/la seul(e) à être minable. Parfois, cette tendance cherche une justification et un habillage dans la lucidité : "À moi, on ne me la fait pas." L'intolérance aussi, à tout ce qui remet en cause nos valeurs et nos certitudes, est sensible aux oscillation d'estime de soi : plus on doute de soi, moins on supporte ceux qui nous font douter de soi, les contradicteurs, les étrangers, ceux qui n'ont pas le même avis ou la même vie que nous. 

    12 ● Problèmes avec la remise en question : trop permanente et lancinante, chez les personnes à basse estime de soi. Difficile ou impossible, chez les personnes à haute estime e soi fragile, qui, face à ce qui pourrait leur apprendre, préfèrent nier leur responsabilité, détourner le regard ou 'tourner la page". 

    13 ● Caractère excessif des émotions négatives (honte, colère, inquiétude, tristesse, envie...) : par leur fréquence, leur intensité, leur durée, leurs répercussions comportementales et relationnelles, et les mille dégâts au quotidien qu'elles entraînent. Notamment la fréquence des conflits ou des tensions avec son entourage, que ces conflits soient ouverts ou cachés : colères et disputes, ou ressentiments et rancœurs, etc. Les problèmes d'estime de soi rendent souvent les personnes "compliquées" : Avec toi, tout devient compliqué. Tu nous fais des histoires d'un rien. On finit pas préférer t'éviter." 

     

     Elle influence notre façon d'être @attia_salome 

    La Lombardie appelle aux secours @Salomeattia21

    Crédit : Imparfaits, libres et heureux : pratiques de l'estime de soi, Christophe André.

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